Articles - 1984 - Page 3
- Dorothée : « je suis un personnage de bande-dessinée »
- Bécassine sur A2
- Dorothée : "Je suis vraiment née un 14 Juillet"
- L’été chargé de Dorothée
- Récré A2 à sec
- Dorothée globe-trotter
- Michael Jackson plutôt que Dorothée
- Dorothée aussi reconnue que Gina Lollobrigida
- Voulez-vous interviewer Dorothée ?
- Dorothée : Avec les gauchos de la Pampa, elle découvre le vrai tango Argentin
- La récré de Dorothée au pays du tango
- Dorothée qui pleure et karen qui rit
Dorothée : « je suis un personnage de bande-dessinée »

Trente jours – Juillet 1984
Tout a commencé du temps de l'ORTF quand Jacqueline Joubert, responsable des émissions pour la jeunesse sur la première chaîne française - poste qu'elle occupe actuellement pour A2- lui a proposé après des tests concluants d'animer, avec une marionnette, une émission pour les jeunes le mercredi après-midi. Dorothée venait d'un con- cours de théâtre amateur. Un personnage, Dorothée. Un dynamisme à toute épreuve, un charme qui n'agit pas que sur les enfants, une gentillesse naturelle. Une indéniable sincérité qui ne peut laisser insensible.
Je considérais la TV comme un rêve inaccessible, nous a-t-elle expliqué. Les émissions pour enfants ? Un coup de hasard. Ce public est fascinant. Dès le départ, le contact s'est établi, on a reçu beaucoup de courrier. Une sorte de miracle qui ne s'explique pas ! Moi, je sais une chose : je suis sincère à la télévision, que je sois de mauvaise humeur ou joyeuse. Je crois que c'est grâce à cela que le contact s'établit. Je fais aussi en sorte que les enfants participent.
- La chanson joue un rôle important dans vos émissions. Et les disques pour enfants ?
- C'est un escalier, si je puis dire. Les enfants pourraient m'aimer à la TV et pas mes chansons. J'ai la chance qu'elles soient de qualité. Encore un travail d'équipe. Pour les enfants, un disque de Dorothée, c'est un peu la suite de la TV et des spectacles, leur domaine privé. Une chanson, c'est de la comédie ; il faut pouvoir retransmettre l'émotion, le rire. Si je ne trouvais pas le déclic quelque part, je ne ferais pas de chanson. Je suis comme les enfants : si cela leur plaît, pas d'effort à faire. Un jour, dans un spectacle, motion est passée avec « Quand on le veut vraiment, on réussit », j'ai pleuré et tous les enfants de la salle m'ont soutenue. Je n'avais pas triché.
Dorothée est très famille. Depuis la disparition de son père, sa mère, son frère et sa grand-mère sont devenus encore plus proches. Elle n'a toujours pas coupé le cordon ombilical. Les enfants, d'une certaine manière, ressentent cette ambiance.
- En France, ce qui m'ennuie un peu à la télévision, c'est l'envahissement de la technique. Plus de chanteurs, mais des vidéoclips. J'essaie de ramener un peu de chaleur humaine. Notre rôle d'animateurs d'émissions pour enfants consiste à essayer de leur parler. Mais je ne remplace pas la famille, ni surtout pas les maîtres. Je suis là pour les distraire. Un rendez-vous pour s'amuser.
- Des nouveautés prévues pour « Récré A 2 » ?
- Nous pensons partir aux Etats-Unis cet été et faire découvrir l'Amérique à travers notre émission. Disneyland, par exemple. Trois fois par an, nous proposons aussi « Disney Dimanche ». On pourra y faire découvrir les Smurfland qui viennent d'ouvrir. On enregistrera cet été et l'émission passera en septembre sur le petit écran. Je ferai peut-être aussi un autre spectacle de télévision pour la fin de l'année. Et je pense sortir un disque 33 tours composé de chansons pour les familles, souhaitant qu'elles puissent atteindre aussi les parents. On y entendra également ma première chanson d'amour.
- Où vous situez-vous par rapport à Chantal Goya ?
- Cela fait dix ans que je travaille – ou plutôt que je m'amuse - avec les enfants. Et beaucoup de télévision. Chantal Goya fait des spectacles pour enfants depuis six ans et peu de TV. Mais j'ai commencé plus tard dans la chanson. Notre approche est différente : et dans les spectacles (je préfère ce qui est plus intime), et dans les chansons. A chacun son rendez-vous.
- Le temps passe et vous êtes toujours là, fidèle au rendez-vous des enfants. Cela vous amuse-t-il toujours autant ?
- Toujours ! Dans ma tête, je ne bouge pas. Les enfants aussi font des efforts. J'ai l'impression d'avoir ni âge, ni sexe. D'être un personnage de bande dessinée. C'est vraiment amusant. Dans la rue, les enfants me lancent « Tiens, salut !», comme si nous nous connaissions depuis des années. Cela fait vraiment plaisir. Je suis la copine des enfants, leur amie, la grande sœur de certains. Vous savez qu'on fait des thèses sur « Dorothée et les enfants » ? Je remarque qu'ils croient encore à l'imaginaire, à la rêverie, aux contes de fées, tout en sachant que ce n'est pas vrai. J'ai peur qu'un jour les enfants perdent cette fraîcheur. La TV est un rendez-vous nécessaire. Si j'arrête, c'est que les enfants en auront assez et que je ne serai plus sincère. Pour le moment, ce travail est toute ma vie, ma passion. J'y passe tout mon temps. Je ne pense qu'aux émissions. Je peux arriver malade sur le plateau, mais dès que le direct commence, je me sens bien. La magie du spectacle. Tintin tombe-t-il malade ?
Richard Pava
Bécassine sur A2

Le monde Loisirs – 7 juillet 1984
CA saute, ça vrille, ça se plie ou ça se croque, mais ça ne craque pas. Est-ce un simple morceau d'élastique, une chaise-longue, un Donald ou un Schtroumpf ? A vrai dire, ça tient un peu de tout cela. Autres signes distinctifs : un nez légèrement en trompette, une taille de guêpe, des yeux un peu bridés qui font palpiter les pupilles enfantines, et, suprême don, la capacité proprement ahurissante de produire des grimaces en série... A faire pâlir d'envie les macaques du jardin d'acclimatation.
Sa vie ? Une petite légende cathodique, un conte de fées. Frédérique, il y a une décennie, rêvait de faire du cinéma... mais seulement avec François Truffaut. Oui. Qu'à cela ne tienne. Aussitôt rêvé, aussitôt réalisé. Frédérique tourne la semaine suivante dans l'Amour en fuite.
Mais Frédérique a le tract, elle est triste et pâle et n'est pas encore prête pour le septième art.
La télévision alors ? Pourquoi pas. En présentatrice des programmes ? « Catastrophe ! Je bafouille. » Que faire ? Se regarder une dernière fois dans la glace, et découvrir une image :
celle de Dorothée.
Do-ro-thée, un petit dodo, un petit rot, à l'heure du thé, les mercredis dans « Récré A2 ». Dorothée, Bécassine en socquettes blanches, en tutu, accoutrée en jardinière, ou en Mickey frondeur, qui rit, qui pleure, comme les petits.
Dorothée donc, décide « maman Jacqueline Joubert », entre un dessin animé et un magazine, Dorothée, rien que pour les enfants et les familles, pour l'éternité. C'est l'émeute. Des milliers de têtes blondes aux anges, quatre millions de disques vendus entre 1982 et 1984, Dorothée emballée en show savamment sirupeux pour la veillée de Noël.
C'est trop, insupportable, dites tout... Le secret de polichinelle. « Habituellement, c'est le personnage rond qui fonctionne à l'écran, moi je suis plutôt pointu. La caméra, c'est le public. Les histoires que je raconte sont, pour moitié, inventées par les enfants. Toutes les choses qui les touchent me touchent aussi. Il ne me reste qu'à être sincère, nature, à d'être sombre quand je suis sombre, gaie quand je suis gaie. Faire Tarzan m'amuse, et amuse le public que j'invente. »
Affaire trop belle pour qu'elle ne devienne pas industrielle. Dorothée a, certes, beaucoup de chance, les dieux médiatiques lui ont fait risette, mais n'oublions pas que cette starlette a transpiré sang et eau pour mieux gigoter sur les plateaux. Produire maintenant, hors télévision, avec une petite équipe consciente d'avoir tiré le gros lot : un nouveau trente-trois tours, un film grand écran - « à usage strictement familial », précise-t-elle, et une tournée estivale. Une chose étrange pourtant : si Dorothée est toujours gaie, on lit sur le visage de Frédérique un rien de vague à l'âme. Quelques tracasseries existentielles, peut-être, ou la peur qu'on fabrique des Dorothées en série, montables, démontables, en kit.
MARC GIANNÉSINI.
Dorothée : "Je suis vraiment née un 14 Juillet"
Télé 7 Jours - 14 Juillet 1984
Que Marianne est jolie... quand elle a le visage espiègle et frondeur de Dorothée ! « Mais il ne s'agit pas d'une fantaisie de plus, explique l'animatrice de « Récré A 2 », je suis vraiment née un 14 juillet, comme la Révolution française ». C'était le 14 juillet 1953, à la clinique des « Belles feuilles », à Paris : « On m'avait programmée quelques jours plus tard, mais ma mère a eu si peur des pétards qu'on lançait au dehors que je suis arrivée soudain, comme la prise de la Bastille. »
Depuis, il s'en est passé pour Dorothée, qui, le jour de sa naissance, s'appelait Frédérique Hoschédé. Quand nous avons fêté avec elle ses trente et un ans - avec quelques jours d'avance – Jacqueline Joubert était de la fête. «Je lui dois tout », dit Dorothée. « Regardez la, c'est une star », ajoute celle qui fut l'une des premières speakerines de l'ORTF avant de veiller aux destinées des émissions jeunesse de l'A 2. La mère de Dorothée s'appelle Jacqueline. Sa mère de télévision aussi. Hasard ? Peut-être pas...
« Je crois, explique Jacqueline Joubert, à une très forte influence du prénom sur le destin. Quand j'ai découvert Frédérique qui, étudiante timide et gauche, jouait dans une troupe de théâtre amateur et que je lui ai demandé de débuter sur la deuxième chaîne il y a douze ans, je l'ai baptisée Dorothée comme çà, par impulsion. Je pressentais qu'il lui fallait ce prénom pour réussir. D'ailleurs, lorsqu'elle a repris, ensuite, son vrai prénom pour présenter un jeu d'Henri Kubnick, « Réponse à tout », ça a été le plongeon »
Dorothée quitte alors la télé et, pour vivre, travaille comme sténo-dactylo tout en prenant des cours de comédie et de danse, au cas où... « Un jour, dit encore Jacqueline Joubert, Frédérique est revenue me voir, cheveux ultra-courts, maquillée comme une cover-girl. Je l'ai d'abord prévenue : « Va te démaquiller, on parlera après. »
« Elle voulait recommencer à la télé. Je lui ai conseillé de passer le concours de speakerine pour l'A 2, et, bien sûr, de reprendre son fameux prénom... C'est ça, la véritable histoire de Dorothée... »
Une histoire qui peut s'écrire désormais avec des chiffres et quels chiffres....
Dorothée vend environ 4 millions de disques par an (33 et 45 tours). Après « Rox et Rouky », « Hou la menteuse » et « Les Schtroumpfs », elle a entrepris de chanter les vieilles chansons françaises, et, dans les écoles maternelles, ses versions de « Meunier tu dors » et autres comptines bien de chez nous sont devenues des classiques. Actuellement, à grands renforts de costumes d'époque, entourée de Jacky et les autres, Dorothée enregistre jour après jour ses chansons pour des « Récré A 2 » qu'on nous distillera tout l'été. « Moralité, dit Dorothée, je ne fêterai pas comme d'habitude mon anniversaire en Bretagne le 14 juillet. Retour à l'enfance pour Dorothée qui passait alors toutes ses vacances dans le Morbihan chez sa tante... et qui, depuis qu'elle est l'idole des enfants, n'a presque plus jamais le droit de s'évader. Cet été pourtant au programme un grand voyage: « Ça sera Dorothée en Amérique, un peu comme Tintin... même si je pars en compagnie de mes amis les Schtroumpfs. » Dorothée accompagnera d'abord pendant une semaine les familles d'Almeida et Coste, les deux familles gagnantes du concours « Télé 7 Jours » : « Nous visiterons le village des Schtroumpfs et Smurfland, le parc d'attractions consacré à ces petits personnages. Ensuite, je me rendrai seule à New York pour assister à toutes les comédies musicales. » Encore du travail pour Dorothée, puisqu'elle compte ainsi apprendre encore mieux son métier. Et les vraies vacances alors ? « Je m'accorderai quelques jours du côté de Los Angeles ».
Dorothée regarde son calendrier, « Fin août, je serai en Argentine, où je présenterai, grâce à A 2 et à la télé canadienne, la série « Les Légendes du monde », réalisées par Jean Bertolino. Je prendrai en tout dix avions en dix jours. A la fin de ce marathon, j'aurai parcouru 10 000 km en passant de moins 7° à 40° à l'ombre ! Alors, gare aux valises ! Il faut que j'emporte toutes sortes de vêtements, du pull col roulé à la robe légère. Un vrai casse-tête argentin ! Je rapporterai de ce voyage « Récré A 2 - Argentine », diffusé le 26 septembre.
D'autres projets, Dorothée, qui, à trente et un ans, ne veut pas en rester là, en a plein sa valise... Elle s'apprête à tourner un grand film. Sous la direction de Robert Réa, déjà réalisateur de son show de Noël sur A 2, et qui met actuellement en images « Les Vieilles
chansons françaises » : « J'étudie avec mon producteur impresario Jean-Luc Azoulay un scénario de film d'aventures sur mesure où Jacky, me donnera la réplique. »
Le tournage devrait débuter à la fin de l'année, mais d'ici là, Dorothée aura « mis en
boîte » son nouveau show de Noël qu'elle veut encore plus éblouissant que le premier : « Il y aura, par exemple, un bébé Schtroumpf apporté par une cigogne... » Tout un symbole pour Dorothée qui, à trente et un ans, est la reine des enfants, sans être encore maman : « Je le souhaite, mais c'est encore trop tôt. Comment pourrais-je donner mon temps à tous les enfants de France et avoir une vraie vie privée ? Je n'ai même pas trouvé un moment, moi qui ai vécu mon enfance dans la belle maison de ma grand-mère à Bourg-la-Reine, près de Paris... pour chercher la villa romantique de mes rêves. »
Pourtant, à l'heure de ses trente et un ans, c'est encore de l'enfance que veut parler Dorothée : « Bien sûr, j'ai su devenir, en apparence du moins, une vedette, mais, tout au fond de moi, je suis restée une enfant. Et Dorothée-Marianne, qui aime vraiment les enfants, vous lance un appel : « Si vous connaissez de vieilles comptines inédites, envoyez-moi les paroles et la partition. Merci d'avance ! »
Lise GENET
Photos Alain CANU
L’été chargé de Dorothée

Femmes d’aujourd’hui – 29 juillet 1984
Cette année, pas question de vacances pour Dorothée. En effet, après Récré A 2 mercredi (qui s'est arrêté le 27 juin), elle a enchaîné avec Récré A 2 Eté qui s'interrompra le 12 septembre... date à laquelle Récré A 2 mercredi reprendra. Le 28 juillet, Dorothée va s'envoler pour les Etats Unis où elle retrouvera les Schtroumpfs dans les studios d'animation Hanna Barbera à Los
Angeles. Après quoi, en août, elle repartira pour l'Argentine pour le lancement de la série « Légendes du monde ». Et elle a encore en projet le tournage d'un nouveau film de cinéma, et un super feuilleton en décembre destiné à Récré A 2. Et puis, elle vient de sortir un nouveau 45 tours, « Qu'il est bête » (AB Productions) avec lequel elle risque bien de faire un malheur au hit-parade. (Elle a vendu 4 000 000 de disques pour 1983-1984 !).
Récré A2 à sec

Le Figaro – 17 juillet 1984
« J'ai dépensé tout mon argent. C'est Jacqueline Joubert, responsable des unités de programmes jeunesse à Antenne 2, qui s'exprime ainsi, en se tournant vers Pierre-Bertrand Jaume, l'administrateur qui tient les cordons de la bourse.
« Une grille d'été assez pauvre, poursuit-elle. Nous ne prévoyons que des rediffusions. Mais c'est dans le but de garder l'argent pour des coproductions importantes. »
En juillet et août, les jeunes téléspectateurs de « Récré A 2 » n'auront droit qu'à sept émissions qui ont fait leurs preuves au cours de l'année (« Téléchat », « Les Schtroumpfs », « Les Mystérieuses Cités d'or », « Albator » ...). Puis, en septembre, « Candy » et « Les Schtroumpfs » poursuivront leurs aventures tous les dimanches. Tandis que « Téléchat » ne reparaîtra qu'en novembre, avec une nouvelle série de soixante-dix émissions.
Du côté des nouveautés, « Récré A 2 » prévoit pour la rentrée sept dessins animés. « Devinettes d'Épinal », par exemple, où le jeu consiste à trouver une forme cachée dans l’image ; « Tchaou et Grodo », ou les aventures d'un bébé-chien errant ; « Silas Marner », l'histoire heureuse d'une fillette recueillie par un tisserand solitaire, au XIXe siècle. Deux films également : « Buster Keaton », en quinze épisodes d'un quart d'heure et « Il était une fois le cirque », d'Annie Fratellini, en douze épisodes de dix minutes.
Enfin, deux belles émissions : « Légendes du monde », mises en scène et filmées dans les pays d'origine et « La Couleur du vent », où, sous le soleil d'Antibes, une dizaine d'enfants s'initient aux arts plastiques, parmi les plantes, les fruits et les rires. Enfin, pour les fêtes de Noël, une comédie musicale se prolongera sur six à huit semaines, avec une « apothéose », le 25 décembre. L'héroïne sera, bien entendu, Dorothée. Mais le sujet de la comédie reste encore mystérieux, de même que les moyens pour la financer. C'est pour... 1985, que sont prévues les coproductions « plus importantes », selon Jacqueline Joubert.
Des dessins animés, avec « Shagma ou les mondes engloutis », histoire d'un peuple enfoui sous la terre, menacé par un cataclysme et « Croc-Blanc », le célèbre chien créé par Jack London, mis en images pour vingt-six épisodes de vingt-six minutes. Deux créations en « nouvelles images », enfin, ces fameux dessins d'ordinateurs, généralement hors de prix, sont également en cours de fabrication : « Monsieur Démo », ou l'instruction-civique-en-riant et « Les Voyages de l'Albatros », histoire des grandes navigations du XVIIIe siècle.
L. V.
Dorothée globe-trotter

Bonne Soirée Télé – 27 juillet 1984
Le grand benêt qui fait les frais de la dernière chanson de Dorothée « Qu'il est bête » est en passe de devenir une nouvelle star enfantine. La gentille présentatrice de « Récré A 2 » bat mine de rien des records : plus de 4 millions de disques vendus en 83-84. Il est vrai que Dorothée se dépense sans compter : invitée par ses filleuls les Schtroumpfs (prononcez Smurfs en anglais !) aux Etats-Unis, elle se baladera jusqu'au 15 août au parc d'attractions « Smurf land » et dans les studios d'animation Hanna Barbera. Puis elle sera l'envoyée spéciale de « Récré A 2 » en Argentine, pour le lancement de la série « Légendes du Monde ». Ce « Récré A 2 » spécial Argentine sera diffusé le 26 septembre. De retour à Paris, Dorothée préparera le « Disney Dimanche » du 16 septembre. Ce marathon non-stop prévoit aussi un film d'aventures réalisé par Robert Réa et un feuilleton « Récré A 2 » pour la fin de l'année. Ouf ! En attendant toutes ces bonnes choses, il est toujours possible d'écouter un nouveau disque de vieilles chansons françaises, enregistré avec son copain Jacky et toute la bande de « Récré A 2 ».
Michael Jackson plutôt que Dorothée

Le Monde – Jeudi 9 août 1984
A la bibliothèque de l'Heure joyeuse qui abrite un secteur audiovisuel en plein cœur du quartier Latin, un jeudi après-midi. Dans un bac, soigneusement rangées par genres, les jaquettes des cassettes prêtées aux enfants. Un groupe d'élèves de CM2 envahit la salle, s'agglutine autour du bureau. « Je te rends ça, c'était super », dit une petite blonde à l'air futé, en tendant une cassette de Bob Marley.
Vous n'avez pas encore Michael Jackson ? » Un écho approbateur se répand dans le groupe : Oh oui Michael Jackson... » La discothécaire soupire : « Ça change tous les ans. L'année dernière, vous n'arrêtiez pas de réclamer les Forbans... » Les enfants s'affairent autour du bac rock et pop ». Ils repartent avec Genesis, Téléphone, Presley, Madness, Police et un Tintin retrouvé par miracle au rayon du jazz.
« Les enfants de cette classe ont onze-douze ans, commente la responsable des prêts. Ils n'empruntent pratiquement que du rock, du pop ou de la variété étrangère. C'est étonnant, mais ils apprécient des choses anciennes : comme Presley, les Beatles, les Rolling Stones. Les six-dix ans écoutent encore volontiers les disques pour enfants, mais, à partir de dix ans, ils réclament surtout des enregistrements dits « adultes ».
Même son de cloche à la FNAC Forum. Mme Juliette Marchou, responsable du département variétés, commente : « Les six-douze ans, oui, on en voit ici, mais surtout avec leurs parents. Ceux qui viennent seuls achètent peu de cassettes enfants. Leur choix se porte essentiellement sur le fonds général, surtout le pop. Ce qui se vend le mieux ? Les Forbans, le groupe Indochine et, naturellement, Michael Jackson. Il y a aussi des amateurs de classiques, et même, parmi eux, quelques passionnés d'opéra. Ce sont, la plupart du temps, des enfants qui pratiquent un instrument et fréquentent un conservatoire ou qui vivent dans un milieu très mélomane. Tous viennent avec des titres précis, qu'ils nous réclament lorsqu'ils ne les trouvent pas exposés. Les six-douze ans ne flânent pas dans les rayons. Cela, c'est l'apanage des treize-dix-huit ans. »
Ce qui se vend le mieux en matière de chansons pour enfants à la FNAC Chantal Goya, battue d'une courte tête par Dorothée. Sinon, les cassettes roses de chez Hachette avec « le Club des Cinq », ou encore des histoires de science-fiction, le plus souvent en rapport avec des émissions télévisées : « Goldorack », « Capitaine Flam », « Albator ». C'est le plus souvent, le choix des enfants. Les parents, eux, préfèrent le Petit Prince ou la série des « Grands musiciens racontés aux enfants » éditée par le Petit Ménestrel. Quand parents et enfants ne sont pas d'accord, c'est presque toujours l'enfant qui a le dernier mot : les adultes préfèrent acheter une cassette que leur fils ou leur fille écoutera vraiment. Quand les parents viennent seuls, ils demandent volontiers conseil, étant en général mal informés.
Même écho à l'Heure joyeuse : « Ce qui frappe, c'est le manque d'information. On ne connaît finalement que ce qui passe à la télévision. Quant aux parents, ils ont tendance à proposer à leurs enfants ce qu'ils ont écouté eux-mêmes quand ils étaient petits. »
Certains parents arrivent cependant à s'informer par des circuits parallèles : festivals de chansons pour enfants (ils sont de plus en plus nombreux), animations dans les
classes, ateliers divers... « Dès qu'on fait un travail d'information et d'animation correct autour de ces chanteurs, on s'aperçoit que les enfants les apprécient et les réclament, dit la discothécaire. Il nous arrive d'inviter certains d'entre eux à la bibliothèque pour un spectacle.
Dernièrement nous avons reçu Gaby Marchand, totalement ignoré des médias en France. Résultat : plus une seule cassette de ce chanteur en rayon depuis son passage. Le même phénomène s'est déjà produit avec James Ollivier et Amulette. »
Il suffit parfois, simplement, de donner à entendre. Au rayon disques de la FNAC, Mme Juliette Marchou pose sur la platine un disque des Gens de Lorraine. Conséquence immédiate : une dizaine de disques vendus dans le quart d'heure qui suit.
Les enfants se précipitent vers les productions pour adultes, c'est un fait. Pourquoi ? Peut-être qu'à partir de dix ans l'édition pour enfants n'a plus grand-chose à leur offrir. Le disque et la cassette enfants ne représentaient plus en 1983 que 1,7 % du marché avec deux cent cinq titres (contre quatre cent quatre-vingt-quatre en 1980) ainsi répartis soixante disques 30 cm, soixante et un disques 17 cm et quatre-vingt-quatre cassettes. La cassette amorce une montée en flèche. Elle est la favorite des enfants parce que moins fragile et plus maniable, et de certains éditeurs.
Dès l'âge de la maternelle, les enfants écoutent la même chose que leurs parents : radio, télévision ou discothèque familiale. Vers sept-huit ans, ils commencent à avoir des désirs dans ce domaine, et c'est vers dix ans qu'on voit les goûts s'affirmer, soit en conformité avec les choix familiaux, soit en opposition totale.
A l'exemple des enfants des siècles passés qui avaient retenu Stevenson et Daniel de Foe de préférence à la littérature enfantine un peu ennuyeuse qu'on leur imposait, les enfants d'aujourd'hui ont plébiscité Pierre Perret, Alain Souchon, Yves Dutheil, Gotainer, Carlos, qui ne pensaient pas à eux. Seraient-ils plus proches de leurs préoccupations et de leur univers quotidien que Chantal Goya ou Dorothée ?
FRANÇOISE TENIER.
Dorothée aussi reconnue que Gina Lollobrigida

Le Parisien – 27 août 1984
Le monde est encore plus petit que le dicton populaire veut bien l'affirmer. Jugez plutôt. A Los Angeles, où elle s'accordait quelques jours de vacances, Dorothée s'est trouvée, au cours d'un dîner organisé par des amis, placée juste à côté d'une dame qui n'est autre que la voisine de palier de son appartement parisien. Et toute la soirée, toutes deux qui, pour des raisons d'emploi du temps, ne s'étaient guère adressé la parole depuis deux ans, n'ont pas cessé d'échanger des propos sur le quartier où elles habitent, le voisinage, les problèmes de l'ascenseur et le changement de gardienne.
L'interprète de « Qu'il est bête », n'a guère eu le temps d'oublier la France pendant le reste de son séjour outre-Atlantique puisque dans une rue de Los Angeles, elle a croisé Robert Chapatte et son équipe, puis dans une avenue de New York et au sommet de l'Empire State Building, des enfants, fidèles téléspectateurs de « Récré A 2 », qui lui ont demandé des autographes. Leurs parents ont alors ajouté : « Et dire qu'il faut venir ici pour vous rencontrer », ou encore « c'est une bonne journée pour le petit. Ce matin à l'aéroport, il a croisé Gina Lollobrigida et vous cet après-midi. » Venue visiter avec sa maman le village des Schtroumpfs de Peyo (Smurfland), reconstitué en Virginie à Doswell dans un parc d'attractions, à l'enseigne de King Kiminion, Dorothée a profité des circonstances pour compléter sa collection de Schtroumpfs, en particulier avec le dernier venu, le bébé Schtroumpf. Dans les studios où les dessins animés de la série sont réalisés, elle a fait la connaissance de l'un des maîtres des lieux, Jo Barbera. Ce dernier lui a demandé quand elle comptait signer un contrat avec lui. Et cela quelques minutes seulement après avoir fait sa connaissance. Ce qui prouve, voire confirme, combien les Américains pratiquent mieux que tout autre et avec humour l'art du contact enrichissant.
Voulez-vous interviewer Dorothée ?
RMC jeux – Décembre 1984
Avec ce jeu, interviewez DOROTHÉE. Sur la grille, dans chaque case, une lettre a été remplacée par un signe. Sachant qu'une même lettre est toujours remplacée par un même signe, il vous sera possible de décrypter la grille. Un conseil ! Commencez par la question 19 qui n'appelle que quatre réponses possibles puis avec les lettres de base obtenues, poursuivez avec la question 24 qui n'offre que douze possibilités de réponses.
1. Quel est votre principal défaut (deux mots) ?
2. Quel est votre mets favori ?
3. Quelle est votre couleur préférée ?
4. Quels sont vos sports favoris (deux mots) ?
5. Quelle est votre principale distraction ?
6. Que détestez-vous (deux mots) ?
7. Que détestez-vous encore (trois mots) ?
8. Quel est votre véritable prénom ?
9. Quel est votre comédien préféré (prénom et nom) ?
10. Quel était le métier de votre mère ?
11. Quel était le métier de votre père ?
12. Quel est votre personnage de fiction favori (prénom et nom) ?
13. Quels sont vos musiciens classiques préférés (deux mots) ?
14. Quelle est votre situation de famille ?
15. Quelle est votre boisson favorite (trois mots) ?
16. Où aimeriez-vous vivre ?
17. Quel est votre peintre préféré ?
18. Quelle est la couleur de vos yeux ?
19. Quelle est votre saison favorite ?
20. Quel est votre écrivain préféré ?
21. Avez-vous des enfants ?
22. Quel est votre animal favori ?
23. Par quel moyen préférez-vous vous déplacer ?
24. Sous quel signe zodiacal êtes-vous née ?
25. Quelle qualité appréciez-vous particulièrement ?
26. Où êtes-vous née ?
27. Quel personnage historique admirez-vous (deux mots) ?
Dorothée : Avec les gauchos de la Pampa, elle découvre le vrai tango Argentin
Paris Match – 5 Octobre 1984
A San Antonio de Arena, dans la pampa, Dorothée a revêtu le poncho traditionnel des gauchos et a goûté l'asado, le méchoui du pays. Pour le tournage d'un reportage pour A2, à Tilcara, dans les Andes, à 3 000 mètres d'altitude, elle a découvert l'univers des Incas.
Voyager avec Dorothée, c'est comme vivre pour de vrai une des histoires heureuses qu'elle raconte aux enfants dans ses Mercredis sur Antenne 2. Avec elle, il y a des couleurs, des déguisements à la Zorro, des chansons allègres accompagnées par les flûtes-roseaux de la Sierra de Calalaste, des festins pantagruéliques et même des pas de danse. Deux semaines en Argentine pour présenter « La légende de Coquena », un des épisodes de la série de Daniel Bertolino. De ces quinze jours de vagabondage, le cinéaste Michel Parbot a réalisé un reportage que nous verrons bientôt dans « Récré A2 ». Une épopée de 15 000 kilomètres pour Dorothée, ponctuée de mondanités chaleureuses (une réception à Buenos Aires offerte par le Président argentin Alfonsin), d'une descente à ski à Bariloche dans les neiges andines, d'une procession religieuse inca reconstituée par les Indiens de Tilcara, en plein cœur du rude pays de Jujuy (on dit « rourouille » assure Dorothée, en faisant bien rouler la rota),
Après onze ans d'émissions télévisées pour enfants et plusieurs millions de disques vendus, Dorothée est un véritable phénomène populaire en France. Après deux films (pour adultes) avec François Truffaut et Robert Enrico, elle est devenue la fiancée-maman-grande sœur bonne fée de tous les bambins de France. « Les parents les accompagnent à mes spectacles, dit-elle, ils chantent avec eux et tapent dans leurs mains. Au fond, ils réagissent comme leurs enfants. En amusant les petits, j'arrive à communiquer leur enthousiasme aux grands.
Tous ont envie de rire. Mais, ni les uns, ni les autres n'aiment la vulgarité. Les faire sourire avec un peu de poésie c'est donner de la tendresse ». Devenue la mascotte, le fétiche porte- bonheur des familles, un visage familier qui continue d'étonner par d'inépuisables mimiques malicieuses, elle entre par les étranges lucarnes pour apporter la bonne humeur, une bouille sympa (dit-elle, elle-même), des histoires pleines d'entrain et des chansons peuplées d'animaux espiègles.
Dorothée compte bien ne pas en rester là et souhaite élargir son public. « Aujourd'hui, je commence à réaliser ce que j'ai toujours désiré : faire de la scène et de la télévision. Tout ce que j'ai appris pendant ces dernières années va me servir pour celles à venir. » Car Dorothée, femme discrète, humeur de lutin et danseuse (de tango) travaille beaucoup.
Ses moments de loisirs ? Elle en passe une bonne partie devant le petit écran et, perfectionniste, ne se lasse pas de regarder comment font les autres: « Il faut apprendre, être aux aguets et vigilante. Les enfants sont à la fois tendres et exigeants. Entre eux et moi, c'est une histoire d'amour. »
JEAN-CLAUDE ZANA
PHOTOS CLAUDE AZOULAY
La récré de Dorothée au pays du tango
Télé Star – 24 septembre 1984
Depuis une semaine, dans « Récré A2 », Dorothée présente « Légendes du monde », une série de 26 épisodes dont chacun met en scène une histoire qui permet de découvrir la personnalité profonde d'un pays, d'une civilisation. Avec Dorothée, notre collaborateur Alain Duchesne a parcouru 12 000 km en Argentine. Il y a retrouvé Raoul Held, le réalisateur des 4 épisodes consacrés au fabuleux continent sud-américain.
Dorothée qui pleure et karen qui rit

L’équipe – 17 novembre 1984
La petite reine, c'est Karen; mais Dorothée ne renonce pas aux Six Jours. Déjà, elle s'entraîne pour l'an prochain.
La guerre des reines n'aura pas lieu. Tant pis pour les amateurs de crêpage de chignons. Si Dorothée, initialement annoncée comme reine des Six Jours, s'est finalement vue remplacée par Karen Cheryl, c'est uniquement à cause de son emploi du temps hyper chargé.
« J'avais rencontré M. Merlin le promoteur, pas l'enchanteur- il m'avait demandé d'être la reine, commente la star des trois à douze ans. Mais de début novembre à fin janvier, avec les fêtes pour les enfants, j'ai beaucoup d'émissions à enregistrer et ce n'était pas possible de me libérer six soirs de suite. Je suis véritablement déçue, car c'est vraiment une idée qui me plaisait. Il y a quelques années, Jacqueline Joubert, la directrice de l'unité jeunesse à Antenne 2, avait été la reine des Six Jours, et cela aurait été amusant que je le sois aussi. »
Bien que n'ayant pas assisté aux Six Jours de février dernier, Dorothée en avait cependant eu un avant-goût en regardant le petit écran : « Ça m'avait vraiment plu. Il y règne une ambiance très sympathique que j'aurais bien aimé connaître. »
Reine des Six Jours, Dorothée aurait ainsi pu découvrir un sport qu'elle ignore: « Je ne m'intéresse pas particulièrement au cyclisme, mais j'aime bien le sport quand je n'ai pas à le pratiquer, car je suis une grosse flemmarde! Mais j'espère que je serai reine une prochaine fois... si les Six Jours changent de date! »
C'est donc la B.C.B.G. Karen Cheryl qui, depuis mercredi s'est vue couronner pour six soirs. Pour faire appel à elle, Claude Dousset a joint Michel Drucker qui lui a tout simplement donné son numéro de téléphone personnel (commence et finit par le même chiffre. Cherchez bien...)
« Dès que l'on m'a posé la question, j'ai répondu sans hésitation, sourit la blonde reine. C'est un immense honneur qu'on me fait. »
Tout comme Dorothée, Karen Cheryl n'assista pas aux Six Jours de février dernier. Depuis trois soirs, elle découvre donc la «petite reine » dont elle est la reine. « C'est une excellente chose que les Six Jours aient recommencé, car tout le monde a l'air si gai et passionné. La fête a repris! En plus, c'est superbe à voir. C'est un sport tellement ingrat et rude, et c'est encore plus extraordinaire de voir les coureurs si acharnés. Je regrette bien de ne pas avoir vu la première édition, mais en février dernier, j'étais absente de Paris. »
Elle croit au père Noël
Malgré le temps passé à table, Karen Cheryl n'en oublie pas pour autant de suivre les chasses et les sprints: « C'est vrai que beaucoup de gens au centre de la piste dînent et ne font pas attention. Mais personnellement, je regarde les coureurs et contrôle le classement sur le tableau. » Bien que découvrant le cyclisme, la blonde reine des Six Jours n'en est cependant pas à son premier gala sportif :
« J'ai vu un Championnat d'Europe de boxe à Paris il y a deux ans, mais je ne me souviens plus entre qui et qui. Lorsqu'on connaît très peu de chose sur ce sport, on pense qu'il est assez marginal. Mais ce match a vraiment été une découverte pour moi. Il y avait une telle ambiance, une telle liesse autour du ring, que j'étais plus attentive à ce qui se passait dans la salle que sur le ring. Sans ça, je fais moi aussi du sport, bien que j'ai très peu de temps pour. De la voile, du jogging, j'aime bien le tennis aussi. Mais je sais maintenant tout sur le cyclisme. Depuis une semaine, je suis plongée dans un livre de Pierre Chany. Après avoir été la reine des Six Jours, Karen Cheryl sera une fée aux côtés du père Noël dans une super production cinématographique qui, après être sorti dans plus de mille salles américaines, sortira prochainement sur les écrans français. Mais qu'est-ce qui est le plus merveilleux, voir les Six Jours ou le père Noël ? « Ce qui serait le plus gai, serait que le père Noël remette le bouquet au vainqueur final des Six Jours ! » Mais si on leur demande leur avis, les deux triomphateurs préféreront sans nul doute être félicités par une fée. Car Karen Cheryl est une fée, une vraie. Regardez ses yeux et vous comprendrez tout.
André-Arnaud FOURNY














