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- Swing à la nurserie
- Dorothée : une féérie pour quatre mille personnes
- Dorothée oublie son trac en pensant aux enfants
- La femme d'affaires
- Un studio géant pour Dorothée
- Nous avons rencontré… Dorothée
- Dorothée: le « Docteur » préféré des enfants
- Accueil enthousiaste à Dorothée
- Star en dessous – Dorothée « Je hais les guêpières et les porte-jarretelles »
- Dessins animés : Trop, c’est trop !
- Deux nouveaux amis pour miss OK
Swing à la nurserie

La république du centre – 1988
Dorothée ne prend pas les enfants pour des mômes. 5.600 fans l'ont applaudie à Orléans. Bécassine peut rentrer chez sa cousine...
ORLEANS. Plein les couettes avec Dorothée, la diablesse en collants roses qui déménage la nurserie. C'était hier dimanche au parc des expositions, transformé pour la circonstance en gigantesque jardin d'enfants. Les spectateurs, au nombre de cinq mille six cents et des sucettes, dont la grande majorité pouvait passer tranquille sous les barrières sans se baisser !
Dorothée, elle, n'a pas attendu 1989 pour porter la révolution dans les berceuses. Aujourd'hui, « Colas mon p'tit frère » fait dodo avec une marée de décibels entre les oreilles, et dans le grand hall du parc des expos, les mômes déchaînés réclamaient de la comptine qui décoiffe avec autant de punch que les grands frères lors d'un concert rock. Une voix à faire rentrer qui vous savez avec son bouclier magique sous terre, une sono à l'épreuve du Zénith, bref un spectacle rodé jusqu'à la pointe de sa queue de cheval, Dorothée leur en a donné pour l'argent... de leurs parents.
Mais qu'a donc ce petit bout de bonne femme, gentil minois made in TF1, pour déchaîner ainsi nos chères têtes blondes ? Réponse sur la scène. Un professionnalisme de première bourre et qui ne prend pas les enfants pour des chérubins. De la chanson qui swingue sans zozoter, inutile de citer ici tous les titres aussi connus que les « Ewoks », « Docteur », etc., une mise en scène impeccablement huilée avec mini-sketches à l'appui et l'orchestration sans failles des « Musclés ». Et puis cet art indéfinissable d'interpeller la salle, de faire entrer chacun des enfants présents dans son jeu « aujourd'hui, vous avez le droit de tout faire, je veux vous entendre crier, chanter, hurler, c'est comme ça que je vous aime... ».
Et comment voulez-vous discuter avec des arguments comme ceux-là ? Dimanche soir, il a dû y avoir du rififi à l'heure du marchand de sable !
C. A.
Du beau spectacle pour une foule de fans en culotte courte... mais parfois l'idole est loin des yeux loin du cœur...
(Photos Laurent Gernez).
Dorothée : une féérie pour quatre mille personnes

1988
Les quatre mille personnes dont une bonne partie d'enfants, non pas de 7 à 77 ans mais de 5 à 10 ans, n'ont pas été déçues par le concert très coloré que Dorothée a présenté hier au parc des Expositions. La chanteuse possède, on le sait, un rare talent d'animatrice qu'elle ne manque pas d'exprimer à l'écran. Elle l'a prouvé sur scène en faisant participer son petit monde, en entrecoupant ses chansons, toujours pétillantes, de saynètes amusantes, en parsemant sa prestation d'apartés avec le public et de clowneries. Dorothée n'a qu'un objectif qu'elle a parfaitement rempli faire la fête avec ses fans qu'elle a comblés au-delà de leurs espérances sans tomber dans l'écueil facile de la niaiserie. Frais, tendre d'innocence, pétri d'ingénuité, son spectacle a été mené tambour battant pendant plus de deux heures. Elle n'a pas lésiné non plus sur les moyens mis en œuvre : douze musiciens, deux choristes et huit danseurs autour d'elle, sept costumes changés en cours de piste, et un ballet d'éclairages aux couleurs très vives.
La récompense était pourtant au bout de l'épreuve avec des fleurs abandonnées à ses pieds, les cris de ses groupies en culottes ou jupes courtes amassés devant elle, et même des farandoles improvisées dans le hall durant l'entracte. La féerie Dorothée était passée par là et a dû alimenter encore bien des heures de sommeil.
Dorothée oublie son trac en pensant aux enfants
Ciné télé revue - 1988
A partir de ce 26 novembre, elle présente au Zénith un nouveau spectacle exceptionnel.
Dorothée respire la forme avant de monter sur la scène du Zénith : elle est la vedette d’un super show familial avec musiciens, danseurs, et cascadeurs. Mais elle n’abandonne pas la télévision pour autant…
Pour Dorothée-la-battante, une nouvelle aventure commence : tenue de danseuse oblige, elle met la dernière touche à son fabuleux spectacle au Zénith, qui débute ce 26 novembre (jusqu’au 18 décembre) avant de partir à la conquête de la Belgique en janvier. Débordante d’énergie, Dorothée avoue sa hâte de se retrouver face au public : « Le trac ? Je l’ai eu. », reconnaît-elle, « Mais quand on répète, on n’a plus le temps de l’avoir ! Maintenant, j’attends le public avec impatience. On ressent toujours une petite frustration quand on n’est pas encore sur scène… »
La scène, Dorothée ne l’a pas quittée vraiment longtemps, puisqu’après son premier passage au Zénith, il y a deux ans, elle est partie en tournée pendant pratiquement un an, pour le plus grand bonheur d’un public, qui jusqu’alors ne pouvait suivre ses aventures qu’à la télé. Pour son deuxième « Dorothée au Zénith », l’amie des enfants a vraiment concocté du grand spectacle avec son équipe. « Il y aura des musiciens, des danseurs, des cascadeurs, et, à partir de là, 24 chansons avec des tableaux différents » révèle-t-elle. « On va s’amuser avec le public. On dialoguera avec lui ! »
Le public ne sera d'ailleurs pas dépaysé par l'équipe entourant Dorothée sur scène : les musiciens, ce sont les musclés, les danseurs, les costauds que l'on retrouve tous les mercredis à la télévision. Quatre "Costauds" supplémentaires ont cependant rejoint la troupe. Pour le bonheur des enfants mais aussi des plus grands car Dorothée, que les adultes admirent beaucoup, a voulu construire un spectacle avant tout familial.
Et la télé dans tout cela ? Dorothée ne l'abandonne pas. Bien que le nouveau spectacle lui prenne la plus grande partie de son temps, elle continuera parallèlement à être présente à la télévision, y compris durant sa tournée qu'elle fera ensuite à travers toute la France. Décidément elle est infatigable ! Où va-t-elle chercher toute cette énergie ?
"D'accord je travaille beaucoup", concède-t-elle, "mais c'est parce que je m'amuse en travaillant. Je me rends compte que la télévision et la scène, c'est le même métier, le même public." Elle n'est pas prête à s'arrêter, pour le plus grand plaisir de tous !
Bernard ALES
La femme d'affaires

L'Alsace - 1988
Les vedettes de télévision ne sont plus celles qu'elles étaient. Exécutantes, pot de fleurs, petites cervelles ? Non. Elles entrent dans les télévisions privées, bobines sous le bras et contrats en béton. Meilleur exemple : Dorothée.
Avec une moyenne Audimat de 11,3 points d'audience chaque mercredi après-midi sur TF1, Dorothée dépasse largement les résultats des émissions jeunesse d'Antenne 2 (entre 3 et 5 points). Transfuge de la deuxième chaîne, où elle fit les beaux jours des tout-petits durant plus de dix ans, Dorothée est arrivée en mai dernier sur TF1 avec son équipe au grand complet. Quand on est star, on a même un PDG de maison de production TV.
Le nouveau paysage audiovisuel a imposé un changement radical : les vedettes se proposent aux chaînes de télévision avec leurs propres produits en boîte. Mais Dorothée est la seule dans son genre : chanteuse, comédienne, présentatrice et conseillère technique sur TF1. « Nous produisons des émissions clé en mains, affirme Claude Berda, l'un des responsables de la société AB Productions qui a toujours produit Dorothée. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui nous a poussés à accepter l'offre de Francis Bouygues. Nous rêvions de cette indépendance depuis des années, mais elle était impensable sur une chaîne publique. »
Riche, célèbre et... libre
En débarquant sur TF1, les responsables de AB tentaient un coup de poker. Certes, ils avaient acquis leur liberté, mais ils se posaient la question de savoir s'ils auraient les moyens de la gérer. « Nous produisons 600 heures d'images par an, poursuit Claude Berda. « Dorothée Matin » le mercredi matin, « Club Dorothée » les mercredis après-midi, « Dorothée Dimanche » et le « Jacky Show ». En trois mois, nous avons dû aménager notre propre studio, engager de nouvelles personnes, et acquérir des programmes. C'est pourquoi nous nous sommes rendus en août dernier aux Etats-Unis. »
Première émission, on s'en souvient, le mercredi 2 septembre dernier. Immédiatement, le succès est au rendez-vous ! A la vue des évènements qui ont remué le petit monde de l'audiovisuel, les dirigeants de AB tirent la conclusion suivant : Dorothée est la seule star de télévision ayant réussi à entraîner son public derrière elle. « Dorothée a assis son image en élargissant son audience. Aujourd'hui, l'âge de ses fans évolue entre 5 et 15 ans. Elle est perçue comme la grande soeur, celle à qui l'on peut tout confier. Je pense que c'est la raison essentielle de son succès. »
Le marché étranger
Si les résultats sont excellents, les critiques ont été virulentes. L'ensemble des séries et des dessins animés diffusés lors de ces émissions sont en effet d'origine étrangère, principalement américaine et japonaise. Claude Berda accepte ces reproches : « Mais nous n'avions pas le choix. La production française ou européenne n'est pas développée. Quelle société aurait été en mesure de nous fournir 50 heures de fiction ? En accord avec des entreprises européennes, nous allons effectuer d'ici à quelques mois, des co-productions. A notre tour, nous serons en mesure d'exporter. Les talents existent. Il est tout à fait anormal qu'ils ne soient pas en mesure de s'exprimer.
En 1986, le chiffre d'affaires de la société AB Productions était assuré à plus de 65% par les activités discographiques. Dorothée, bien sûr, mais également Jacky et Emmanuelle. Les choses ont évolué. Désormais, l'audiovisuel a pris le pas sur le disque ! Et Claude Berda ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : « Avec le développement du câble, des chaînes thématiques verront le jour. Nous comptons bien ne pas louper le coche. »
Un studio géant pour Dorothée

Télé Loisirs – 1988
Un studio géant pour Dorothée ! L'animatrice-star des émissions pour enfants sur TF 1 présente actuellement 1.200 heures de programmes par an : un véritable record en son genre ! Aussi, les producteurs de toutes ces émissions ont décidé de bâtir autour d'elle un studio de six mille mètres carrés. Treize millions de francs lourds d'investissement à La Plaine Saint-Denis : une responsabilité qui n'effraie nullement Dorothée, laquelle a toujours travaillé très dur pour justifier l'intérêt des enfants, et le succès qu'ils font à ses émissions. Sa devise : « Amuser les enfants sans les abêtir. Mais je ne veux pas être constamment éducative. Les enfants sont déjà tout le temps à l'école : avec moi, c'est la récréation ! » Une récréation aujourd'hui génératrice d'un petit empire industriel qui n'a rien à envier aux plus belles réussites américaines du genre !
Nous avons rencontré… Dorothée

Femme Actuelle - 18 Janvier 1988
Dix millions de disques vendus. 250 000 spectateurs à ses shows, 600 heures d’antenne par an sur TF1. Dorothée, c’est 10 ans de succès absolu. A 34 ans, la star des enfants est aussi devenue femme d’affaires.
Quatre émissions par semaine, c’est un vrai marathon. Vous trouvez le temps de souffler ?
Non, mais j’ai l’impression de m’amuser plus que de travailler. Visionner des dessins animés, préparer des sketches, trouver des enchaînements, ça m’enchante. Et puis, impossible d’arrêter, j’ai un planning fou. Cinq heures de sommeil par nuit, pas de week-end. La télé, c’est une drogue. Quant à ma vie privée, je devance votre question, ben…on verra plus tard.
Dorothée en disque, feuilleton, livre, bande dessinée ! Vous avez vraiment le culte de la personnalité, ma parole !
Pas du tout ! Je réponds seulement à la demande. Les caricatures de Cabu ou Gédébé ont entraîné des livres, les chansons suscitent des shows. Je remplis mes contrats en gardant la tête froide. Rassurez-vous, je sais parfaitement que nul n’est irremplaçable.
Etre la star des enfants, est-ce que cela vous coupe un peu de la réalité ?
Bien au contraire. Si vous saviez à quel point ils ont les pieds sur terre. Ce qui ne les empêche pas de vivre cette part de rêve propre à l’enfance. La vie n’est pas toujours marrante pour eux, et quand ils viennent me voir faire le clown, ils oublient leurs soucis comme les adultes.
Quel est donc le secret de votre réussite ?
Je dois bien avoir quelque chose de spécial ! (rires) La sincérité, peut-être. C’est vrai, je ne triche jamais.
Vous avez une licence d’anglais. Le professorat vous tentait-il ?
Ça non, je n’aurais jamais pu. Heureusement, la télé est arrivée. En fait, je rêvais d’organiser des voyages. Un job dans le tourisme, quoi ! Maintenant, je suis incapable de mettre sur pied un week-end.
Vous avez tourné 2 films : " L’amour en fuite " de François Truffaut en 78 et " Pile ou face " de Robert Enrico en 80. le cinéma ne vous tente plus aujourd’hui ?
Si, énormément, surtout les histoires de science-fiction ou les films d’aventures. Seulement voilà, je n’entre ni dans la case jeune fille, ni dans celle de mère de famille. Sans doute referai-je du cinéma lorsque je serai une vieille dame ridée.
Quel est votre salaire ?
Vous savez bien que l’on n’avoue pas ce genre de chose en France. En tout cas, je n’ai même pas le temps d’y penser.
Que vous manque-t-il ?
Rien. Avoir des regrets, ça sert à quoi ? Je préfère les oublier…
Gilles Medioni
Dorothée: le « Docteur » préféré des enfants

Télé Loisirs – 23 janvier 1988
Si Dorothée est l'animatrice consacrée des émissions enfantines, elle est surtout la chanteuse aux dix millions de disques vendus, aux cinq comédies musicales, aux quatre albums d'Or, aux trois albums de Platine, autant de preuves de la reconnaissance des petits auxquels elle consacre sa vie. Et c'est encore pour eux qu'elle chante « Docteur », classé au Top ! Un public attachant mais exigeant. « Si un enfant s'ennuie dans un spectacle, il va se mettre à parler, il va se lever, jouer. Contrairement aux adultes qui sauront patienter ou s'en aller discrètement à l'entracte. » C'est pourquoi, elle se donne à fond, en projetant une image toujours gaie et rassurante. « Je suis là pour divertir le public, pas pour lui expliquer combien de claques dans la figure j'ai pris dans l'année. »
Hélène Detroit
Accueil enthousiaste à Dorothée

Nice Matin – 1988
Dorothée a offert des cacahuètes à ses amis… lamas.
Carnaval de Nice
Pas de ballottage pour l'élection (fictive) de la Reine des reines des enfants du Carnaval. Les caméras de TF1 n'ont eu nul besoin de rééditer les acrobaties aériennes dont ils nous avaient gratifié à Acropolis. Cette fois, le théâtre de Verdure s'est retrouvé chauffé à blanc, envahi par des centaines d'enfants qui ont réservé un accueil enthousiaste à Dorothée et à toute son équipe.
Dès le matin, Dorothée avait ouvert le bal sur le kiosque à musique du jardin Albert-1. Le décor ne manquait ni de charme ni de fantaisie. Les « grosses têtes » étaient au rendez-vous pour le plus grand bonheur des petites têtes blondes. La vedette de TF1 eut même droit à une visite pour le moins inattendue : celle des deux lamas du Castel des deux Rois. Elle leur fit la bise, leur offrit une cacahuète, avant de reprendre son programme de jeux et de chansons.
L'après-midi, le théâtre de Verdure afficha très vite complet, notamment lorsque les spectateurs de la bataille de fleurs se joignirent aux enfants. On assista alors à quelques bousculades, trop sévèrement stoppées par les services de sécurité. Une légère fausse note, mais elle n'a pas nui au show carnavalesque de la charmante Dorothée qui n'a pas quitté ses petits amis sans leur donner rendez-vous... à l'année prochaine.
Star en dessous – Dorothée
« Je hais les guêpières et les porte-jarretelles »

Confidentiel – Février 1988
A ses débuts, il y a quinze ans, Dorothée s'est vue parachutée sur une émission de A2 destinée aux enfants (les « mercredis de la jeunesse »), et, petit à petit, la grande gamine qu'elle était mais qui restait un peu indifférente aux enfants, a fini par apprécier, et adorer, l'entente parfaite ,qu'elle obtenait avec son jeune public. Aujourd'hui, c'est avec un sourire non feint que Dorothée avoue : « Non seulement, j'espère bien avoir rapidement mes propres enfants, mais je sais déjà quelle éducation je leur donnerai: la même que celle que j'ai reçue chez les religieuses, fondée sur des principes d'une très grande sévérité, mais avec lesquels je vis très bien et en total et parfait accord. »
Fantasmes: Aucun ! Je n'ai pas le temps d'en avoir.
Peurs : Je crains de rater ce que je fais, je ne suis pas sûre de moi.
Vices, tics et manies : J'ai une manie incorrigible: celle de semer un fouillis, total partout où je passe, d'être parfaitement désordonnée... et de ne pas supporter qu'on touche à ce bazar. Enfin, au nombre de mes tics, je dois avouer un humour agressif et une passion pour la télévision que je regarde tout le temps. Même quand je rentre à deux heures du matin, il faut que j'allume mon poste.
Déprime: Bien sûr que je connais. Je vais tout au fond de l'angoisse et j'arrête de manger. Et quand c'est vraiment trop, je remonte la pente... toute seule. Je ne dis surtout pas aux gens qui m'entourent que je ne vais pas bien car personne ne peut m'aider.
La vie sans le travail : Quand parfois je pars en vacances, alors je décroche totalement. J'essaie d'aller très loin, sans téléphone, sans nouvelles de Paris, et sans dire où je suis.
L'homme idéal : Il est un mélange de Terence Hill, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.
La fidélité: C'est si important, en amour comme en amitié, que ça en devient à mes yeux un acte primordial... sans pour autant être un motif de rupture. J'essaie de n'être pas si sectaire.
La vieillesse: Ça ne m'affole pas du tout. Je suis même persuadée que je serai une grand-mère indigne et foldingue, un peu à la manière de Denise Grey dans la vie ou même dans « La Boum ». Tout ce que je n'aurais pas pu faire du temps de ma jeunesse, parce que je suis trop timide, je crois que je le ferai quand je serai vieille. Plein de bêtises.
Le rêve ou le cauchemar qui reviennent le plus souvent : Je rêve à mon père décédé il y a six ans. Et cela devient un cauchemar, car il revient de manière inexplicable.
Fétiches et superstitions: Je touche du bois, je croise les doigts dès que quelqu'un me dit bonne chance, et pendant longtemps j'ai refusé de porter du vert. Si on répète un spectacle et que je porte des bijoux (de valeur ou des babioles), je les porte jusqu'à la fin des représentations.
Idole: Je ne crois pas en avoir jamais eu sinon que j'ai toujours beaucoup aimé Fred Astaire et Audrey Hepburn. Mais je n'ai jamais été fan. Et quand je rencontre quelqu'un de connu, je panique totalement. Je passe par toutes les couleurs et je bégaie. C'est ce que ça m'a fait à mes premières rencontres avec Alain Delon... J'avais deux ans d'âge mental.
La rumeur : On a dit que j'étais mariée, puis que j'avais divorcé et que j'avais deux enfants! Le plus drôle c'est qu'un jour quelqu'un a osé dire cela à ma mère... ignorant bien sûr qu'il s'agissait de ma maman. C'était sur le marché, et une cliente lui a affirmé que j'avais deux enfants !
Complexes : J'aurais aimé avoir les jambes un peu plus longues, être un peu plus grande, un peu mieux foutue et avoir un nez moins long.
Poser nue: Certainement pas. Si j'étais bien faite encore !!! Mais ce n'est là qu'un détournement car je suis beaucoup trop pudique pour accepter ce genre de choses. J'ai été élevée chez les sœurs, avec une éducation, très stricte. Je reconnais être pleine de tabous et de principes, même si ça bloque un peu dans la vie. Je ne supporte pas les gens mal élevés, je n'aime pas trop les plaisanteries déplacées ou vulgaires (je rougis), et je ne crois pas qu'un jour on me verra m'allonger les seins nus sur une plage !!! Cela dit, l'éducation que j'ai reçue est parfaite, à mon avis.
La nuit : Je trouve très difficilement le sommeil, je dors très mal, vêtue d'un long tee-shirt et avec la pose abominable du chien de fusil.
Dessous : J'aime beaucoup la belle lingerie, mais les dessous classiques sont beaucoup plus pratiques. Je ne supporte pas du tout la lingerie provocante dans le genre de ce que porte Lio. Les guêpières et les porte-jarretelles, je hais. J'aime ce qui est classe, mais sous des jeans, ce n'est pas l'idéal. Alors, je reste classique. De toute manière, je ne me sens pas bien en général dans des vêtements sexy, car je ne me trouve pas sexy.
L'argent : C'est très utile. Mais je dépense bêtement sans penser à l'avenir, en vraie cigale qui devrait bien essayer de faire attention.
Les films pornos et les sex-shops: S'il y a un public qui aime le X, ce n'est pas mon problème, moi, je n'aime pas. Quant aux sex-shops, je n'y suis jamais entrée, sauf par erreur, une fois, aux Etats-Unis. Je n'avais pas fait attention et quand je me suis aperçue que j'étais dans ce genre d'endroit,, j'ai poussé un grand cri, j'ai rougi, et j'ai pris la sortie à grande vitesse.
Dessins animés : Trop, c’est trop !

Naître et grandir n°9 – Février 1988
Pendant un an, j'ai réussi à faire croire à mes filles, elles étaient encore petites, que nous ne pouvions pas chez nous capter la Cinquième chaîne... J'avais remarqué, chez des amis, que là le danger était encore plus grand d'être envahi, abruti par toutes ces séries et dessins animés, de qualité souvent douteuse. Mais mon stratagème n'a pas duré longtemps. La concurrence TF1 - Antenne 2, avec la surenchère qu'elle impliquait déjà des deux côtés (Récré A2 / Vitamine) ainsi que le transfert de leurs animateurs d'une chaîne à l'autre (Jacky sur la Une, puis Dorothée) a fini par lasser tout le monde et en premier lieu les enfants. Ils ne croient plus à la grande famille qu'on leur avait jusque-là présentée, heureuse, unie, travaillant dans la joie, pour le plaisir de leurs petits téléspectateurs. Résultat : Dorothée a été bannie et la Une boycottée. Claude Pierrard fut un peu regretté, quoique parfois sa bonhommie bavarde ennuyait nos écoliers en vacances. Les fidèles animateurs restés à Récré A2 (Charlotte et Marie) ont su conserver la sympathie des enfants mais s'ils leur apparaissent un peu comme des orphelins et les dessins animés qu'ils proposent les intéressent si peu qu'ils ont fini par être rejetés définitivement. Bien sûr, il y a FR3 et son traditionnel Disney Channel du samedi soir qui, bien que s'essoufflant un peu à la longue, reste précieux. Un bon point aussi pour « Il était une fois la vie », épopée du corps humain amusante et instructive sollicitant l'imagination et la réflexion. Notre fille n'est-elle pas venue à table un dimanche soir en disant : « Papa, qu'est-ce que c'est exactement les plaquettes ? ». Peu de dessins animés incitent ainsi les enfants à se poser des questions. La plupart du temps ils subissent devant l'écran, la morale et l'idéologie les plus plates (les Bisounours, Cathy la petite fermière, Princesse Sarah) voire les plus dangereuses avec apologie de la force et de la roublardise (Cobra, Jeanne et Serge, Cat's eyes...). La magie n'engendre le plus souvent que des monstres (Clémentine, Roboteck) et les sentiments ne fonctionnent que sur le mode de la culpabilité (Dans les Alpes avec Annette, Charlotte, Candy). Tout cela est distillé dès le matin avant le départ à l'école, sur la 5, qui n'a pas tardé à « récupérer » tous les déçus des Récré A2 et autres clubs de Dorothée. Sur cette chaîne les dessins animés se suivent et se ressemblent sans aucune présentation, sans fioritures, simplement interrompus par de nombreux spots publicitaires. Les enfants les « consomment » alors par habitude, sans passion, mais sans en être envahis non plus. Ils peuvent faire autre chose en même temps : Jouer, chahuter, déjeuner, goûter ou bricoler...
La Cinquième, autrefois spectre menaçant pour les parents soucieux de la bonne éducation et de la culture de leurs enfants, ne fait plus peur à personne. Il n'y a plus qu'elle mais elle est devenue parfaitement inoffensive tant elle présente un programme insipide. Les enfants ont souvent bon goût, par nature. Quand ils vont bien, les mauvais « spectacles » ne les émeuvent pas, ils s'en détournent d'eux-mêmes pour faire des choses plus amusantes. Il faut se demander alors pourquoi ils laissent branchée cette télé qui ne les fascine plus. Par habitude, par conformisme pour « se tenir au courant » ou bien parfois simplement par ennui ?
Il m'est arrivé d'apporter le déjeuner au lit à mes enfants qui, dans la pénombre du matin, avaient déjà « mis la 5 » sur leur petite télé portative. C'était au temps de « Princesse Sarah ». On voyait la pauvre Sarah se faire commander brutalement par une marâtre qui la forçait à rentrer le charbon en plein hiver, pieds nus ou presque. Les enfants avaient la larme à l'œil et tendaient d'un air distrait la main vers le plateau chargé de jus d'orange et de céréales que je leur apportais. Ma fille (7 ans) comme pour devancer une critique de ma part me dit alors : « Non, tu sais, c'est bien ce dessin animé, mais tu arrives toujours quand c'est un peu larmoyant, je me demande pourquoi ? ... » Moi aussi...
DANIELLE SASTRE
Deux nouveaux amis pour miss OK

OK ! – 15 février 1988
Peut-être étiez-vous parmi celles et ceux qui ont suivi avec le plus grand intérêt le Club Dorothée sur TF1 avec Dorothée et Jacky, le 3 février dernier, dont Ingrid Aleman, Miss OK ! 87, était l'invitée exceptionnelle. Mais ce que vous ignorez sans doute encore c'est que Dorothée, Jacky et Miss OK ! sont devenus les meilleurs amis du monde. Dorothée a d'abord entraîné Ingrid dans sa loge, luí a présenté ses deux adorables yorkshires et lui a permis de s'installer dans son univers secret comme une vraie star. Quant à Jacky, toujours aussi comique et décontracté, il a fait le clown avec elle en coulisses, lui a appris à marcher sur l'air de la « Panthère rose » et a fait tellement rire Ingrid qu'une fois arrivée devant les caméras, elle avait totalement oublié son trac.


